lundi 9 février 2015

Cambodia - La soie... vous vous souvenez ?

Notre voyage de retour s'est arrêté dans une fabrique de soie, ou l'on y commence par élever les vers...

Ceci m'a rappelé le collège ou je me souviens récupérer des vers à soie dans des boîtes à chaussures, que nos nourrissions avec des feuilles de mûrier récupérées en allant au collège.
Flashback avec cette piqûre de rappel pour ceux qui auraient oublié.

Tout commence avec une plantation de mûriers stériles.

Les vers sont élevés dans des baraquement à l'abri des fourmis, leur principal prédateur. Mais comment éviter les fourmis d'entrer ? Simple mais efficace : Tous les piliers ainsi que les escaliers sont entourés d'eau, isolant de ce fait le bâtiment des maudits insectes :)

Les vers sont gardés dans des coupelles tressées jusqu'à maturation.

Ils sont ensuite disposés sur des larges plaques pour qu'ils finissent leur évolution avant de commencer à tisser leur cocon.

Prêts à tisser, les vers son placés dans des sortes de spirales tressées, leur permettant de s'accrocher sans pour autant pouvoir s'échapper.

Et hop, voici après quelques heures et journées de travail, le résultat est flagrant, figé dans la spirale.

Les cocons sont ensuite laissés à sécher pour que la soie durcisse. Les cocons sont ensuite ébouillantés pour tuer le papillon permettant de conserver la soie intacte. Tout cocon éventré par la sortie d'un papillon est perdu.

Les cocons sont ensuite infusés dans l'eau chaude afin que l'on puisse en extraire le précieux fil qui est enroulé sur un rouet au fur à mesure de la période de chauffage.

Les fils sont séparés en 2 en fonction de la qualité, sachant que l'intérieur du cocon est de qualité supérieure. Se sont ces bobines qui donneront les tissus les plus précieux.
De mémoire, sont disposées 180 bobines qui tissées en même temps donneront un fil unique qui sera utilisé sur les métiers pour la fabrication du tissus.

Les couleurs sont ici naturelles. Elles sont bouillies avant que les bobines de fil y soient trempées pour être fixées. 100% bio.

Les filaments bruts correspondant à la partie extérieur du cocon sont également embobinés une fois la couleur appliquée. Ce fil servira à la fabrication d'écharpes ou vêtements qui seront plus rêches que ceux de première qualité.

Pour les fils sélectionnés, il est temps de les placer sur le métier pour être tissés.

Afin dessiner les différents motifs, les femmes font des noeuds sur une première matrice.

La matrice est ensuite trempée dans la couleur, puis une fois séchée, les petits noeuds sont enlevés, laissant apparaître la soie dans sa couleur d'origine.
Quel boulot !!!

Allez, place aux expertes, payées à la tâche.

Une fois les pièces tissées, il faut tresser à la main les fils dépassant aux extrémités.

Et voila le travail... Enfin une partie tout du moins.

2 commentaires:

  1. Très instructif.
    Intéressant cette fabrication de la soie.
    Très artisanale...... Mais bon, ils arrivent à sortir de la matière.
    Attention les Canuts Lyonnais vont avoir de la concurrence !!!!!
    Toujours bien votre blog.
    ILO

    RépondreSupprimer
  2. Très intéressant! Je ne sais pas si les Canuts ébouillantaient aussi les futurs papillons mais pauvres bêtes.....et comme d'hab un travail super minutieux comme ils savent si bien le faire!

    RépondreSupprimer