Cambodia - Las Artisans d'Angkor

Depuis la guerre du Cambodge et le génocide perpétué par les Khmers rouges, la moitié de la population a désormais moins de 25 ans.  La conséquence est que les différents "savoirs" artisanaux ont disparu mettant à mal les possibilités de relancer l'artisanat local, qu'il soit à but touristique ou pour restaurer les temples de pierre.

Des associations française ont financé "Les Artisans d'Angkor" ayant pour but de former des jeunes pour rendre pérenne l'artisanat.

Bien entendu, les plus défavorisés sont privilégiés et nous avons vu beaucoup de sourds et muets apprendre.

Visite guidée dans ce lieu ou l'on essaye de redonner le goût à la "vie".

Le tout est dans un complexe d'un étage au milieu d'une végétation luxuriante, permettant je pense, d'apporter un certain "calme".

L'intérieur des ateliers est quant à lui un peu plus spartiate et bruyant.

Le premier atelier permet aux cambodgiens de se former à la peinture sur soie, qui est tendue sur des cadres en bois, avant d'être enduite de colle pour être peinte.

Se trouve juste à coté d'eux l'atelier permettant de peindre sur de la porcelaine, qui est elle même fabriquée et cuite sur place incrustée de légers motifs.
Les motifs sont visibles ci-dessous avec les déclinaisons des différentes palettes de couleur.

Nous avons eu le droit à une pose spéciale lors de notre arrêt "laque sur bois".
Le guide est sur la droite en violet. Il parle un français parfait même s'il n'est jamais allé en France. Ils apprennent notre langue à l'alliance française. Impressionnant.

Voici un exemple des étapes permettant de réaliser les peintures sur bois. qui l'on aime ou pas le résultat final, le travail est bel et bien effectué de manière artisanale.

Coté tâches plus difficiles, voici le travail du métal et cuivre pour la confection de petits verres, bols et boîtes diverses.
Avec le four il fait déjà beaucoup plus chaud et les conditions sont tout de même rudimentaires.

On part d'une lamelle de métal, puis on aboutit à un objet tout autre, prêt à être mis en boutique. Le tout à la main. 

Allez on termine par la sculpture du grès et du bois.
Il y a différents grès, allant du gris au rose, tous avec leurs propriétés, permettant de les sculpter plus ou moins facilement.
On part d'un bloc carré, on dessine au papier carbone la forme finale, ou perce le bloc de part et d'autre avec une mèche de perceuse pour essayer de faire le plus gros du travail.
Ensuite, la forme définitive est faite au marteau et au ciseau à Pierre. Le boulot !!!

Presque terminé pour ce petit Bouddha, avant le polissage effectué à la main dans de l'eau avec du papier de verre !!

Voici la partie du travail permettant d'apprendre à restaurer les frontons des bâtiments des temples khmers. On distingue bien sur la partie de gauche les trous faits par les perceuses.

Coté sculptures en bois, le principe est le même que pour la pierre, sauf que le bois reste plus souple et malléable. Les responsables viennent souvent voir chaque artisan pour mesurer les pièces afin de voir si les gabarits sont bien respectés.

Les modèles sont affichés au mur en guise de référence au cas ou.

La statue prend forme, prête pour le passage à l'atelier peinture (cf plus haut).

Celle-ci plus imposante a encore besoin d'un peu plus de travail. le modèle est situé sur la droite peint en marron. Ici, pas de tour ni de machine outil. On fait tout à la main.

Voila au final le résultat pour les bouddhas qui seront mis à la vente dans les différentes boutiques du pays. Le passage par la boutique n'a rien à voir avec ce que nous avons l'habitude de rencontrer coté marchands de tapis ou céramiques. Ici on rentre ou pas, on achète ou pas, pas de pression.

Fort à parier qu'avec cette formation, les cambodgiens pourront dans un avenir proche prendre à leur charge une partie des restaurations des temples.

Encore une visite riche en émotion avec ces jeunes apprenant un nouveau métiers.